Monet, l'été...
La première fois que j'ai écrit sur le jardin de Monet (article que vous pouvez lire ici), j'avais formulé le vœu d'y retourner en été mais aussi automne, afin de voir son évolution au fil des saisons.
Le premier vœu est désormais exaucé puisque durant ce mois d'août, lors d'une chaude journée, je suis allée rêver dans les allées de Giverny...
La balade commence par le Jardin d'eau, vu que j'entre chez Monet par une porte latérale, au niveau du passage souterrain. Et ce jour là, même si on m'avait laissé le choix du sens de la visite, ç'aurait de toute façon été une question de stratégie pour m'abriter de la chaleur tenace.
En effet, les allées suivant le ru, sous les arbres, sont un pur régal. On sent le soleil qui chauffe mais on est au frais. Au frais aussi, les plantes commencent à faire timidement leur apparition.
Puis on débouche sur l'étang et la vision que l'on a devant les yeux finit tout à fait de faire du bien. C'est un foisonnement de formes, de couleurs, de variétés. Une jungle bien orchestrée.
Alors oui, d'accord, les glycines si emblématiques du lieu ne sont plus en fleurs, mais elles ont bien habillé le pont japonais de leurs nombreuses et élégantes lianes bien feuillues. Malgré mon attachement à ces plantes et à leur si belle floraison, je trouve que ça ne manque finalement pas car le Jardin d'eau, en cette saison, se montre sous un autre jour et a certainement encore bien des facettes à nous faire découvrir!
L'étang est quasiment tout couvert de nymphéas, bien en fleurs et aux feuilles d'ailleurs parfois un peu cramées par tant de soleil. Et oui, même en Normandie il a fait chaud et beau cet été, un miracle à ajouter à celui qu'est ce jardin!!
C'est vrai aussi qu'on n'entend ni ne voit les grenouilles, que les poules d'eau et leurs petits (certainement bien grands à cette époque) manquent aussi à l'appel mais le plan d'eau est désormais dans un écrin, cerné par une végétation haute et luxuriante. Les plantes et les arbres aiment la proximité de l'étang et ils le lui rendent bien.
Finalement, rien n'est irremplaçable dans ce jardin et on comprend bien qu'à chaque saison correspond sa symphonie givernoise, loin d'être décevante!
Les plantes d'ombre ou mi ombre du Jardin d'eau, dans l'ordre (acte 1) : 1) monnaie du pape, 2) anémone du Japon, 3) et 4) bégonia Summerwings, 5) rudbeckias, 6) hortensia
Toujours plantes d'ombre et mi ombre (acte 2) : 1) sauge Guaranitica Black and Blue non éclose, 2) dahlia Tartan, 3) tricyrtis hirta, 4) phlox 5) delphinium, 6) cassia
Du côté du Clos Normand (entendez le jardin de fleurs avec la maison), là aussi l'impression d'une nouvelle symphonie, toute en harmonie, se confirme.
Adieu bulbes, pivoines énormes et charnues, iris, violas cornutas, arbres en fleur et j'en passe....
Bonjour tournesols, roses, roses trémières, lavatères, abutilons, asclépiades de Curaçao, achillées millefeuille, rudbeckias, bégonias tubéreux, agérates, crinums, ornithogales, crocosmias, zinnias, pétunias, tabacs d'ornement, sauges, fuchsias, glaïeuls....et bien d'autres. Sans oublier l'albizia, bien sûr, qui est d'ailleurs au summun de sa beauté durant la période estivale!!
Comme à chaque visite, j'ai eu le plaisir de découvrir des variétés, voire carrément des familles de plantes. Chez Monet, comme dans tout grand jardin qui se respecte, on trouve toujours une belle source d'inspiration et on apprend, beaucoup.
Roses Trémières (immenses, tout comme les tournesols géants que l'on peut voir derrière celle de la 1ère photo). Ou comment donner simplement de la verticalité à un jardin
Bégonia tubéreux (et je ne suis pas peu fière d'annoncer que j'ai exactement le même à la maison, oui Léon!)
Sauges : 1) Sauge du Texas rose pâle 2) Sauge Guaranitica Black and Blue, cette fois ci éclose (contrairement à celle du Jardin d'eau) et accompagnant des dahlias roses
Malgré toutes mes recherches pour réussir à trouver les noms des belles inconnues croisées à Giverny, certaines n'ont absolument pas voulu dévoiler quoi que ce soit.
Alors, si vous les connaissez, je vous invite à donner leurs noms en commentaires et vous en remercie par avance!
Mais il y a, dans ce jardin estival, deux stars incontestées.
Tout d'abord les dahlias, que Monet aimait de grande taille. Désormais, ils sont de toutes formes, couleurs et variétés. Une véritable collection se cache dans les plates bandes. Il y en a partout, ils sont comme un fil rouge qui réunit toutes les plantations.
Les deuxièmes sont les capucines.
J'avais vu, seulement en photo, la large allée centrale couverte de capucines, qui laissaient juste apparaître un petit sentier. Ce décor était donné pour l'automne et il était magnifique, rien que sur papier glacé. Je rêvais bien sûr de le voir en vrai mais n'ai même pas songé un instant, en me rendant à Giverny mi août, que cela pourrait être possible.
Quelle ne fut donc pas ma surprise en le découvrant! Bien sûr, les capucines ne sont pas encore aussi loin que sur la photo d'automne mais quand même!
Le flot de capucines rouges, oranges et jaunes ressemble à deux vagues qui partent à l'assaut de l'allée, pour tenter de se rejoindre au milieu. Derrière chaque déferlante, des massifs imposants et colorés viennent renforcer cette impression. Et au dessus, comme pour chaque allée, les arceaux habillés ici de rosiers grimpants finissent de donner le mouvement.
On n'est qu'au mois d'août et, déjà, l'impression qui se dégage de cette allée est saisissante. Je n'ose pas imaginer dans quelques mois...
Il y avait, ce jour là, beaucoup de monde chez Monet et au détour des allées, la même conclusion revenait sans cesse dans la bouche des visiteurs, toujours avec ces mêmes mots, à la virgule près : "C'est magnifique, c'est une explosion de couleurs et de fleurs!"
Et bien oui, c'est exactement ça, chez Monet, l'été...